L’écran s’allume.
De mon côté, c’est ce mélange de curiosité et d’excitation de la rencontre.
Louise apparait : sourire large, grande franchise dans le regard. Contact direct.
Et dans cette 1ere séance, un mouvement permanent.
Louise bouge beaucoup. Elle sourit beaucoup. Elle parle beaucoup.
Elle raconte : son burn out, les urgences, son arrêt de travail…
Il y a quelque chose qui tourbillonne.
J’ai du mal à lui couper la parole !
Et par moment, Louise s’excuse « pardon, j’ai beaucoup à dire ! ».
L’arrière-plan est stable et chaleureux. Aux murs, des photos de famille, des photos de vacances. Des jouets anciens en déco.
Je sens d’emblée la présence de son club de vie, la force du clan et le clin d’œil de l’enfance. Sur la table basse, un catalogue d’exposition. L’art, jamais très loin de Louise, dans ses oreilles et dans ses yeux.
4 mois après, à la fin de nos 720mn partagées, Louise, s’est livrée, avec tranquillité pour me confier son expérience…du tourbillon à l’équilibre.
Dernière séance, l’image est plus stable et Louise semble plus ancrée.
En guise de clôture, je lui propose de répondre à des questions qu’elle tire au sort.
🍀 Voilà où le hasard la mène :
A quoi seras-tu particulièrement vigilante dans les prochains mois ?
A préserver mon équilibre. Je veux avancer en funambule.
D’un côté, il y a toujours une forme de plaisir que je souhaite cultiver pour ma vie professionnelle. De l’autre, il y a la nécessité de prendre soin de moi au quotidien. Respecter le cadre que je me suis fixée en termes d’horaires mais aussi en termes de posture. Depuis ma reprise du travail, je m’économise.
J’ai décidé de ne pas réagir systématiquement, même lorsque je reçois des piques de la part de mes collègues. Je me suis disciplinée pour relativiser et choisir mes combats.
Je ne prends plus systématiquement la parole en réunion… Je ne parle plus pour parler…. et je me rends compte que finalement le job se fait aussi, avec moins d’efforts, moins d’énergie dépensée.
Pendant ce parcours, qu’as-tu découvert ou redécouvert que tu n’oublieras pas ?
o Je me suis rendue compte qu’on avait qu’un corps. Et que c’est essentiel d’en prendre soin ! car ça m’a pris du temps de remonter la pente après mon burn out et ça a demandé de vrais changements. J’ai du décaler ma perspective.
o J’ai pris conscience que je n’existais pas que par mon travail. Mon identité ne se résume pas au travail. Je suis aussi une maman, une amoureuse, une amie… et ça c’est hyper précieux.
o J’ai changé mon rapport au temps. J’ai longtemps été coincée dans cette absence de temps. Aujourd’hui, j’intègre des moments qui n’ont rien à voir avec l’efficacité, en tous cas, a priori ! Je m’autorise à lire. ça me fait du bien. Ça me ressource et ça me donne des idées. J’essaie d’apprendre à perdre du temps ! Comme on voit dans les bibliothèques « Perdez du temps, lisez ! »
Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui commence un bilan de compétences après un burn out ?
Laisse-toi prendre par la main ! Laisse-toi surprendre par des questions qu’on ne t’a jamais posées ! Et profite du voyage pour toi aussi, devenir funambule de ta vie !